Sciences Humaines : un hors-série exceptionnel

Je voudrai envoyer un grand merci à la rédaction du magazine Sciences humaines. En évoquant tout de suite une petite jalousie : j’aurai trop aimé écrire et enquêter sur le sujet des doléances. Je trouve le dossier consacré à ce corpus, à la fois éclectique, équilibré, éclairant, valorisant les faiseurs, les engagés. C’est formidable. Il vient couronner une semaine de malade pour nous tous : La résolution transpartisane votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale le 11 mars dernier. Face à cela, je l’espère, un futur succès en kiosque pour ce journal.

Seul bémol que j’avance à l’issue de cette lecture, c’est l’absence de réponse de ceux qui auraient dû agir. Ils n’apparaissent pas, ou si peu. C’est assez frustrant. Mais ce n’est pas la ligne éditoriale, alors je n’en tiendrai pas rigueur.

J’ai trop aimé la correspondance avec les étapes précédentes, 1789 et 1945, et les plus anciennes encore. Cela nous renvoie à la gestion des crises politiques de notre pays, sous l’ancien régime et sous la république.

Cela montre l’importance historique du corpus de 2018/2019. C’est clair que M. Macron n’a pas mesuré les choses quand il a lancé le Grand débat et invité les uns et les autres à noircir les cahiers citoyens, rapidement nommés Cahiers de doléances.

J’adore le lien avec le mouvement des Gilets jaunes, dans sa dimension créatrice, ce que n’ont pas embrassé les cahiers de doléances, pour le coup très sérieux sur la forme et sur le fond. Mais les sujets abordés dans l’un et l’autre corpus sont particulièrement proches.

Tout comme le florilège de mots choisis de A à Z. « A » pour Allemagne : même Merkel n’a pas de garde du corps. Cessons-Savigné, Ille-et-Vilaine. « Z » pour zéro SDF. Une référence, dans le cahier de doléances de Betton (Ille-et-Vilaine), à une promesse récurrente des campagnes présidentielles, notamment celle d’Emmanuel Macron en 2017 : « zéro SDF, c’est pour quand ».

Autres régalades, l’apport multiple des doléances, très différentes et suffisamment explicites. Ce qui permet d’apporter le plus important dans ce numéro de 116 pages : la puissance de l’intelligence citoyenne. Là où l’hyper modernité ne cesse de nous être assenée comme un horizon inéluctable, avec l’IA en invitée vedette, nous pouvons lui opposer la noosphère, l’intelligence du lien. C’est réconfortant et appréciable.

Bref, le printemps des doléances est sur de bons rails. Alors, partout en France, œuvrons pour les publiciser le plus largement possible et mobilisons-nous pour lancer, enfin, les états généraux qui leur manquent. En commençant par la commune. Là où la République se conjugue au plus proche. Cap municipales 2026.

FD